Il y a des questions comme ça, qui même si elle sont le fait de personnes bien intentionnées, ont le don de nous agacer prodigieusement, quand on est en plein processus de réorientation pro. Petit florilège…

 

  • Alors, tu avances dans ta recherche d’emploi ? (Quand on a encore un pied dans le burnout et qu’on commence seulement à réaliser qu’il y a peut-être un futur possible, après avoir dormi/pleuré tout son saoul pour nettoyer son âme)

Le meilleur moyen de se sortir de ce genre de question (hyper culpabilisante soit dit en passant), est de surtout, surtout, ne jamais se justifier. Souvent, les personnes qui vous demandent des nouvelles, demandent en fait indirectement des comptes. Un(e) conjointe qui s’inquiète de devoir manger des pâtes pour l’année à venir, un parent qui est renvoyé à ses propres angoisses, un ami qui trime comme un fou et qui vous envie secrètement d’avoir du temps pour vous…

La bonne réponse : je te remercie de te préoccuper de moi, ça avance… je t’en parlerai quand je serai prêt(e).

 

  • Tu as une bonne situation, un CDI, tu ne prendrais pas un peu sur toi ? Il y a tellement de gens qui voudraient être à ta place…

Culpabilisation high level… Comme quand on dit à nos enfants de finir leur assiette quand d’autres enfants meurent de faim ailleurs. Le contexte est différent. On ne compare pas ce qui n’est pas comparable. En outre, certains sont heureux en CDI, d’autres ont besoin de sens, davantage que de sécurité, et d’autres encore, se disent avec raison qu’ils se poseront volontiers dans un contrat de longue durée quand ils seront en phase avec ce qu’ils font.

La bonne réponse : j’entends ce que tu me dis et je respecte ton avis, mais à mes yeux, ne stabilité d’emploi ou un salaire garanti n’est PAS un gage de bonheur. Aujourd’hui cela ne me suffit plus.

 

  • Une reconversion dans ce domaine ? Mais il n’y a pas d’emploi/de débouchés ! Tu vas te planter…

… ou comment voir se désintégrer instantanément cette fragile confiance que vous vous employez à tisser patiemment, au fil de vos retrouvailles avec vous-même. Vous découvrez que vous vibrez en faisant de la couture, en donnant des cours d’alphabétisation, en rangeant votre intérieur et celui des autres, en massant, en faisant de la photo. Faire de la place pour ce qu’on aime vraiment, cela fait partie du processus de reconquête de son temps, de soi. Si cela reste un hobby, c’est très bien !

Et si vous avez l’envie, le talent et une motivation à décoiffer un chauve, il est possible, au détour du chemin, que vous commenciez à croire en la possibilité d’en faire un vrai métier, d’être payé pour ce que vous aimez faire.

La bonne réponse : il faut la jouer franc et fier. Choisissez un mentor, une personne que vous admirez profondément et qui a réussi et citez-là en exemple. « Il/elle a réussi, pourquoi pas moi ? ». C’en est fini de l’humilité, il est temps de bomber le torse 😉

 

S’orienter, se réorienter, se reconvertir professionnellement, c’est s’autoriser à accomplir ce qui VOUS inspire, vous enthousiasme, ce qui vous ferait déplacer des montagnes… C’est apporter votre touche personnelle au monde. Quand on fait une activité physique qui nous mobilise entièrement, qu’on est concentré sur un boulot difficile et passionnant, quand on est immergé en plein processus créatif, on n’aime pas être interrompu. C’est exactement pareil en orientation. Ne vous laissez pas distraire. Rêvez. Créez. Agissez.

A bientôt, ici ou ailleurs !

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