Je lisais il y a quelques jours, l’article de Delphine Hourlay que j’adore, plume sensible et connectée, et que je vous invite du fond du cœur à suivre sur facebook. Elle y parle en substance de son ras-le-bol du « prêt-à-penser » du développement personnel. Si vous êtes un peu versé là-dedans, votre fil facebook doit être infesté d’injonctions au mieux-être, des recettes en 3, 7 ou 13 étapes pour aller mieux, trouver l’amour, recevoir l’abondance…

 

Moi aussi, je sature. Et pourtant, parfois, je reconnais que c’est plus fort que moi : j’ai tellement l’intime conviction qu’on vaut mieux, plus, que ce qu’on s’inflige que j’ai envie moi aussi, de pondre de super recettes qui vont vous faire accéder au bonheur.

 

Et chaque jour, je vois des fêlures, des blessures, de la fragilité. Et chaque jour, ces failles réveillent les miennes. Et chaque fois, je rencontre mon humanité au détour de la vôtre.

 

Je n’ai pas de recette. Je me débats moi aussi sans cesse contre ma fâcheuse tendance à idéaliser le monde et les gens. Je suis déçue d’eux, de moi. Je dois composer avec nos imperfections et notre humanité. Je suis émue souvent, de voir la confiance qu’on me témoigne en me dévoilant doutes et désillusions. Je suis frustrée, toujours, de ne pas pouvoir user de mon miroir magique qui vous ferait voir à quel point vous êtes beaux tels que vous êtes, sans rien avoir à changer, perfectionner, améliorer.

 

Et je repense à cette phrase, vidée de son sens à force d’être partagée et lue sur les réseaux sociaux, mais si parfaitement vraie : la paix dans le monde commence par la paix en soi.

 

En ce moment, je suis particulièrement appelée à accompagner à guérir son enfant intérieur. Si vous saviez comme vous rejouez, dans votre vie professionnelle, dans votre rapport aux collègues, à l’autorité, aux obligations, les injonctions parentales entendues depuis votre prime enfance. La part de vous qui a été élevée, parfois dressée, à être parfaite, gentille, ou forte, ne fait que rejouer son sacro saint scénario, celui qu’elle connaît, qui lui est familier, et donc tellement confortable même si source de souffrance…

 

L’idée que je défends n’est pas de devenir meilleur, plus beau, grand, fort, gentil et obéissant, mais de devenir plus conscient de ce qu’on se trimbale, de se faire la paix et de consoler l’enfant qui n’a pas été entendu à l’époque. S’aimer inconditionnellement, c’est faire la paix avec toutes les parties de soi, en acceptant ce que nous sommes sans vouloir nécessairement changer. Consoler nos parts blessées nous guérit instantanément, sans effort. Nous restons imparfaits mais nous nous aimons enfin comme tels, et nous pouvons vivre en paix, avec nous, avec l’autre, avec la Vie.

 

A bientôt,

 

Ici ou ailleurs 🙂

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